Thèse présentée et soutenue publiquement en vue de l'obtention du grade de Docteur en Médecine

RESUME

But : Evaluer la gestion de l’hygiène menstruelle chez les filles en milieu scolaire.
Il s’agit d’une étude transversale , à visée descriptive, mixte, basée sur une enquête
Connaissances, Attitudes et Pratiques en matière de gestion hygiénique des
menstruations. Elle a été réalisée du1er mai au 31 Décembre 2019 à l’ECOFO
Gasenyi I en Mairie Bujumbura et au Lycée communal Gishingano de la commune
Isare en province Bujumbura auprès des jeunes filles élèves des classes de 7ème 8
ème, 9ème
.
Alors que la minorité de nos enquêtées savent pourquoi elles saignent chaque
mois (38,8%) ,42% donnent des réponses incorrectes quant à la signification des
règles chez une fille et quant à la signification du début des règles et du début de
pulsions sexuelles chez une fille, les réponses étaient incorrectes respectivement
dans 71,2% et 59%. La mère et les amies sont les premières sources
d’information surtout d’ordre pratique sur la gestion de l’hygiène menstruelle
respectivement dans 33,% et 31,4% des cas .Les jeunes filles vivent leurs
ménarches sans avoir eu des informations suffisantes d’où un sentiment de peur
dans 55,8% des cas. Les menstruations sont associées à de sévères limitations
sociales, négatives et stigmatisantes qui accentuent le mal-être lié à l’adolescence
féminine. Les mauvaises pratiques de la gestion de l’ hygiène menstruelle sont
constituées par la non utilisation des produits d’hygiène menstruelle dans 10,6%
des cas, par le séchage du matériel hygiénique usagé dans des lieux discrets dans
65,5% des cas en raison de la crainte des pratiques maléfiques sur le sang
menstruel et de la pudeur respectivement dans 33,3% et 29,4% des cas, par
l’élimination des déchets menstruels de façon récurrente dans les latrines et es
toilettes respectivement dans 47,7% et 16,1% des cas.
L’absence de moyens matériels et d’accès à des espaces permettant d’assurer
l’hygiène menstruelle d’une façon sûre et hygiénique représente un frein important
dans les activités quotidiennes pour plus de 71,8% jeunes filles élèves
(scolarisation et déplacements) et empêche à long terme leur éducation et
autonomie.

Conclusion : Le silence sur la menstruation des adolescentes les prive d'une
information importante concernant leur propre corps, leur santé, leurs droits à
l'éducation et enfin au respect de la dignité et des droits de la personne humaine.
Mieux informées, les filles peuvent participer pleinement à l’économie, mener
une vie active et productive à l’école, au travail et dans la société en générale.

Mots clés : Menstruation, Gestion de l’hygiène menstruelle, Adolescentes, Milieu
scolaire, Burundi.