Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licenciée en Psychologie. Option : Psychologie Clinique et Sociale.

Résumé,

Les châtiments corporels constituent une pratique séculaire qui s'observe dans nombre de sociétés humaines. Au Burundi, ce phénomène est présent aussi bien dans les familles que dans les institutions scolaires. Bien que cette pratique ait été interdite à l'école, certains enseignants continuent à infliger les punitions physiques aux écoliers. Ce constat nous a poussé à mener une recherche afin de découvrir le sens et le rôle que les éducateurs assignent aux châtiments corporels selon les objectifs de recherche que nous nous sommes fixés.

Concernant le premier objectif spécifique qui visait à saisir le sens du châtiment corporel aux yeux des enseignants, nous avons relevé que les enseignements enquêtés ne convergent pas sur la signification et le rôle des punitions physiques exercées sr les enfants à l'école. Alors que les uns considèrent que la pratique des châtiments corporels constitue le fondement de l'éducation de qualité, les autres récusent cette assertion et soutiennent que ces derniers perturbent les apprentissages des écoliers, sont sans efficacité et portent préjudice à la santé tant physique que mentale de l'écolier.

A propos du second objectif spécifique qu consistait à découvrir la réceptibilité des enseignants au sujet de l'abolition des châtiements corporels dans les écoles, nous avons trouvé que la mesure a été accueillie différemment par les enseignants enquêtés. Ceux qu sont favorables à l'éducation punitive trouvent que cette interdiction a affecté le travail éducatif alors que les autres l'ont accueillie à bras ouverts puisqu'ils y voient le salut et le soulagement des enfants.

Quant au dernier objectif qui visait à mettre en exergue les moyens alternatifs à la pratique des châtiments corporels chez les enseignants, nous avons constaté que les enquêtés indiquent fournir des efforts pour suppléer les punitions physiques par d'autres pratique (travaux d'entretien des lieux, privation de l'assistance aux leçons..) jugées moins violentes. Néanmoins, les techniques utilisées comme solutions substitutives conservent un caractère de violence et d'humiliation.

En définitive, la violence et l'humiliation ne peuvent être des préceptes éducatifs, la correction des fautes et erreurs commises par les enfants devait procéder par une démarché de conviction.