Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de DESS en droits de l'homme et résolution pacifique des conflits

RESUME
Les métis burundais sont Burundais à part entière sauf que certains de leurs aspects physiques nous font penser qu’ils sont des étrangers. Leur train-train quotidien n’attire pas l’attention des autres Burundais dans la mesure où, à cause de leur peau, ils sont assimilés aux Blancs qui sont supposés ne manquer de rien du point de vue matériel. C’est aussi à cause de la couleur de leur peau qu’ils sont considérés comme des étrangers par les autres Burundais dans les écoles et dans les diverses activités de la vie quotidienne.Les métis burundais sont des Burundais nés de parents dont l’un est Burundais et l’autre, une personne de couleur de peau différente de celle des Burundais.
Le mot métis est plus étendu que le mot mulâtre qui est en soi péjoratif. Ainsi,à titre d’exemple, tous les mulâtres sont des métis, mais tous les métis ne sont pas absolument des mulâtres.
Les origines des métis dans le monde sont lointaines, mais aussi récentes suivant les pays. Dans tous les cas, les métis ont une histoire et le métissage a ses nombreuses causes qui ont contribué à sa naissance et à sa propagation.
Nous avons jugé inutile de considérer tous les cas d’histoires de métissage dans le monde entier sous peine de tomber dans la divagation et de nous éloigner de l’essentiel de notre sujet. D’où nous avons analysé quelques cas et sommes restés pour la suite dans un espace bien circonscrit : celui des métis burundais dont la problématique de leur intégration sociale et juridique constitue le but de notre sujet de mémoire de MAITRISE intitulé : « LA PROBLEMATIQUE DE L’INTEGRATION SOCIALE ET JURIDIQUE DES METIS A TRAVERS L’ASSOCIATION DES METIS DES PAYS DES GRANDS LACS (AMGL) : CAS DU BURUNDI ».
Diverses raisons nous ont poussé à faire notre travail sur les métis burundais et plus précisément dans le domaine de leur intégration sociale et juridique :
Primo, en plus de l’intérêt académique qu’il suscite dans notre perception en tant qu’étudiant du DESS en droits humains et résolution pacifique des conflits, ce sujet attire une attention pratique particulière auprès des autorités politiques surtout, qui doivent désormais reconnaître l’existence des métis burundais et les circonstances influant sur leur accroissement, pour parer aux conflits éventuels ;
Secundo, la prise de conscience du nombre croissant des métis burundais s’avère nécessaire dans la mesure où il faut prévenir tout conflit éventuel. L’intérêt du sujet réside dans la quête de la reconnaissance de l’existence et des difficultés que connaissent les métis burundais suite à leur naissance des parents de couleurs et de cultures différentes, et de surcroît, des circonstances dans lesquelles naissent ces métis. L’autre intérêt important est la responsabilité que nous avons essayé d’établir concernant ceux qui sont sensés venir en aide aux métis et défendre leurs intérêts et droits ;
Tertio, le choix de travailler sur les métis burundais nous intéresse aussi pour leur avoir rendu des services lors de la réintroduction de la demande de changement de la dénomination de leur Association des Mulâtres des pays des Grands Lacs en Association des Métis des pays des Grands Lacs. Notre choix de ce sujet limitativement appliqué au Burundi, l’un des pays de la Région des Grands Lacs, a été une occasion de jeter des fondements légaux sur lesquels les métis burundais peuvent se prévaloir pour revendiquer tous leurs droits.
Notre travail s’est étendu sur trois chapitres.
Le premier chapitre a porté sur les généralités où nous avons développé les définitions du terme métis et des autres appellations avoisinantes, un bref aperçu sur les origines des métis dans le monde et de la genèse des naissances métisses au Burundi.
Au second chapitre, nous avons abordé la problématique de l’intégration sociale et juridique des métis burundais après avoir parlé des objectifs et des défis de l’Association des Métis des pays des Grands Lacs (AMGL).
Au troisième et dernier chapitre, après avoir fait une appréciation critique de l’AMGL, nous avons fait des suggestions pour promouvoir un avenir meilleur des métis burundais. Nous avons souligné la nécessité de l’implication effective de tous les métis burundais, celle de l’Etat du Burundi, celle des différents ambassades et consulats établis au Burundi.
Concernant la méthodologie utilisée en développant l’étude de ce sujet, nous avons d’abord consulté, dans toute la mesure du possible, les sources documentaires sur les directives données aux colonisateurs et aux missionnaires concernant leur comportement vis à vis des autochtones. Nous avons consulté dans le même dessein les feuilles de routes des missions des forces de maintien de la paixde l’ONU et des organisations régionales ou sous régionales sur le comportement que leurs agents doivent adopter dans les pays de mission.
Nous ensuite consulté les instruments juridiques internationaux et nationaux pour nous rendre compte de leur règlementation sur les métis, à défaut de quoi nous les avons interrogés pour pouvoir définir leur appartenance sociale adéquate là où ils sont présents.
Enfin, nous avons fait recours aux entretiens et aux témoignages intéressant notre sujet avec les différents métis que nous avons pu rencontrer via l’Association des Métis des pays des Grands Lacs.