Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Pédagogie Appliquée, agrégé de l'Enseignement Secondaire en Biologie.

RESUME

Dans la Déclaration de Libreville sur la santé et l'environnement en Afrique adoptée le 29 août 2008 les Ministres Africains participants au Sommet ont souligné la nécessité de recherches plus poussées pour améliorer la compréhension de la vulnérabilité des êtres humains aux facteurs de risques environnementaux. Afin de contribuer à la diminution de la fréquence des maladies en rapport avec l'état dégradant de l'environnement dans les communautés, une étude sur les liens entre l'environnement et la santé a été menée de mai à septembre 2015 dans la prison centrale de Rumonge. L'approche méthodologique adoptée dans la collecte des données a consisté en une observation sur terrain d'une part et à une enquête à l'aide d'un questionnaire d'autre part. Les résultats ont montré quà l'intérieur de la cour des tas de restes de charbons, de matériel de couchage hors usage et de divers types d'emballages en papiers ou en plastiques ainsi que des déchets de cuisines ont été observés au cours des descentes effectuées sur terrain, etc. La gestion des eaux usées et des excrétas est une véritable problématique dans la prison centrale de Rumonge. Les toilettes sont mal utilisées et mal entretenues avec des défécations tout près ou aux alentours des toilettes. Comme conséquences, des mouches jonchent partout surtout en période de saison pluvieuse. Les débordements des fosses septiques sont également fréquents. L'eau est également une véritable problématique. En effet, d'après 100% des détenus enquêtés, la pénurie d'eau dans les enceintes de la prison constitue une menace sur leur santé. Malheureusement, ces robinets sont secs depuis déjà deux ans. Concernant la densité d'occupation dans les chambres, il a été constaté que dans la majorité des cas, le nombre de détenus est supérieur à 20 par chambre comme recommandé. Ces effectifs élevés dev raient avoir un impact négatif sur la santé surtout lorsque des maladies contagieuses surgissent dans les dortoirs. La qualité de l'air intérieur est menacée par des fumés en provenance du charbon. Le matériel de couchage est également dans un état critique. La literie est faite de vieilles mustiquaires emballées dans des vieux tissus. Les principales maladies évoquées par les détenus sont les verminoses (d'après 77,5% des enquêtés), le paludisme (selon 66,6% des détenus enquêtés), les maux de l'estomac (d'après 33,3%). Viennent ensuite les maladies de la peau et la grippe, tel qu'évoqués respectivement par 25% et 16,6% des détenus enquêtés. Il s'agit en général des maladies imutables à un environnement malsain. Près de 80% des détenus enquêtés ont révélé qu'ils ont commencé à sentir les effets des maux de ventre quelques jours après leur arrivée dans cette prison. Ainsi sur 1604 cas, 932 cas (soit 58,1%) représentent des maladies liées à l'environnement inadéquat de ladite prison notamment les verminoses et les amibes tient la 1ère place suivi du paludisme et les dermatoses et les infections ORL (grippes et angine). Les ectoparasites ont été également signalés par 100% des enquêtés.