Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l' obtention du grade de licencié en Pédagogie Appliqée, Agrégé de l' Enseignement Secondaire en Biologie

Les diverses études déjà menées en rapport avec la gestion de l’environnement dans la ville de Bujumbura concernant surtout la gestion des déchets ménagers, les autres catégories de déchets sont peu documentées. C’est le cas des déchets animaux abattoirs où très peu est connu sous le mode de leur gestion alors que cette ville abrite certain des abattoirs y compris le seul abattoir officiel de Kamenge. Dans le but de contribuer à une meilleure gestion des déchets d’abattoirs, une étude de 3 mois (de décembre 2015 à février 2016) a été menée. L’approche méthodologique adoptée a consisté en une observation sur terrain et en une enquête au moyen d’un questionnaire des divers acteurs directs et des riverains lesdits abattoirs. L’étude a permis d’identifier 8 grands abattoirs dans la mairie de Bujumbura et ses environs. Quatre de ces abattoirs ont une fréquence d’abattage quotidienne. L’étude a également montré que 50% de ces abattoirs sont situés près des marchés et 37,5% près des rivières. L’abattoir de Kamenge est le seul qui est légal car remplissant les 100% des critères exigés pour la légalité. L’abattoir de Kamenge produit 232247,6Kg de déchets solide (cornes, contenus digestifs, avortons, saisies, etc.) et 900 566,3 litres de déchets liquides (eaux résiduaires et sang), celui de Muzinda 124 946,7 kg et 483 065 litres alors que celui de Ruziba produit 82 600,1kg et 304 770,6 litres, soit un total trimestriel de 439 794,4kg et 1 688 401,9 litres.

La contribution de l’abattoir de Kamenge à la production totale des déchets solides s’élève à 53%, suivi de celui de Muzinda, soit 28% et enfin de Ruziba, soit 19%. La contribution des eaux résiduaires d’abattoirs à la production totale des déchets liquides est de 83,6% contre 16,3% pour les déchets sanguins. Concernant la valorisation desdits déchets, l’étude a révélé que 84,3% des solides et 97,5% des liquides à l’abattoir de Kamenge,78,3% des solides et 99,9% des liquides à l’abattoir de Muzinda, et 89,8% des solides et 90,99% des liquides à l’abattoir de Ruziba ne sont pas valorisés. Parmi les conséquences socio-environnementale évoquées, 88,2% des enquêtés de l’abattoir de Kamenge ont évoqué le problème de la pollution des eaux et 70%, les maladies épidémiques.

Concernant l’abattoir de Muzinda, 93,3% des enquêtés affirment que les déchets causent la pollution des eaux et,66 ,6% ont évoqué par 20% des 30 enquêtés au niveau de l’abattoir de Ruziba. Par rapport au degré de satisfaction des enquêtés sur le mode de gestion des déchets animaux d’abattoirs, l’étude a révélé que le pourcentage de non satisfaction est partout supérieur à 50%. Soit 64% au niveau de l’abattoir officiel de Kamenge, 54% au niveau de l’abattoir illégal de Muzinda et 60% au niveau de celui de Ruziba. Ces résultats montrent que la gestion des déchets d’abattoirs reste problématique et beaucoup d’efforts restent à fournir pour faire face à cette problématique.