Thèse soutenue et présentée publiquement en vue de l'obtention du grade de docteur en Médecine

Pour décrire la population d'époux des couples consultant pour infertilité au Burundi, dresser leur profil cytospermiologique, déterminer la part de responsabilité de l'homme dans l'infertilité conjugale et analyser l'effet des thérapeutiques en termes d'amélioration du spermogramme de contrôle, nous avons mené une étude prospective et longitudinale de type descriptif au laboratoire du CHU Kamenge sur un échantillon de 137 époux des couples infertiles reçus pour des analyses cytospermiologiques du 1er Mars au 30 Juin 2011 que nous avons ensuite suivi sur une période de 12 mois.

Dans notre étude, les époux des couples consultant pour infertilité avaient un âge variant entre 25 ans et 76 ans avec un âge moyen de 39 ans. La durée moyenne de l'infertilité était de 3,9 ans et l'infertilité était de type primaire dans 64,2 % des cas. La majorité soit 70,8 % résidait à Bujumbura et les corps de défense et de sécurité étaient les plus représentés avec 48,9 % des cas.

Les perturbations spermiologiques simples ou complexes responsables d'infertilité ont été constatées dans 70,1 % des cas ce qui représente la responsabilité masculine globale en cas d'infertilité conjugale au Burundi. Les principales perturbations étaient une oligoasthénozoospermie dans 31,4 % des cas, une oligoasthénotératozoospermie dans 15,3 % des cas et une azoospermie dans 8,8 % des cas.

Un traitement a été instauré chez 96 couples et le spermogramme a été amélioré dans 37,5 % des cas sous traitement.

Bien que l'infertilité masculine soit actuellement une notion bien admise, l'homme burundais, comme d'ailleurs partout en Afrique, consulte rarement pour infertilité. Une meilleure sensibilisation des couples et particulièrement des hommes est nécessaire pour promouvoir la participation des hommes aux investigations étiologiques et aux traitements de l'infertilité conjugale. De plus, la création d'un centre de procréation médicalement assistée au Burundi améliorerait la qualité de prise en charge d'infertilité.