Notre travail porte sur 106 patients diabétiques hospitalisés pour décompensation de leur maladie au CHU de Kamenge. Il s'agit d'une étude prospective et descriptive sur une période de 12 mois (du 1er Juin 2009au 31 mai 2010).

La prévalence du diabète chez les malades hospitalisés est de 5,74 %. Parmi les diabétiques hospitalisés, la décompensation de la maladie a été observée dans 68,83% des cas. L'âge moyen de nos patients est de 49,69 ans et la tranche d'âge des plus de 40 ans est prédominante (72,64 %). Les sex ratio est de 1,35 en faveur du sexe féminin.

Plus de la moitié de nos patients (35,63 %) ne pratiquaient pas des mesures d'autosurveillance glycémique ( examen de suivi ou adaptation des doses des antidiabétiques). La majorité des décompensations diabétiques (62,26 % ) sont survenues sur terrain diabétique connu au cours des 5 premières années et elles ont touché les patients à bas niveau socioéconomique dans 67,92 % des cas.

Les principaux facteurs de décompensation retrouvés sont l'infection (42,45 %) et l'arrêt du traitement antidiabétique (36,79 %). Les principales localisations des infections bactériennes étaient cutanéomuqueuses (33,33 %), urinaires (30%) et pulmonaires (23,33 %). Dans 35,89 % des cas, l'arrêt du traitement étaient lié aux contraintes financières. Les modes de décompensation ont été l'hyperglycémie sans cétose (64 cas) et l'acidocétose (42 cas). La durée moyenne d'évolution de la symptomatologie a été longue (14,28 jours).

L'état d'acidocétose dès l'admission en hospitalisation semble avoir été à la base d'une mortalité élevée (13,20 %).

Cette étude a permis de dégager que les accidents aiguës encore graves et fréquents chez le diabétique étaient souvent liés à des facteurs accessibles à la prévention. Cette prévention doit être axée sur l'éducation du diabétique et de son entourage, l'amélioration de son niveau socioéconomique ainsi que la vigilance du personnel médical dans la recherche systématique d'une probable infection devant tout cas de diabète décompensé. .