Thèse présentée et soutenue publiquement en vue de l'obtention du grade de Docteur en Médecine

RESUME

Il s'agit d'une étude prospective descriptive sur une période de 12 mois. Elle s'est étendue du 1er décembre 2012 au 30 novembre 2013. L'objectif était d'évaluer l'impact de l'état nutritionnel de femmes enceintes séropositives sur l'allaitement maternel exclusif et la croissance de leurs enfants. Au total, 100 femmes dont 61 femmes au CMC Buyenzi et 49 femmes au CHU Kamenge ont fait objet de notre étude.

Dans notre étude, la prévalence de la malnutrition au début de la grossesse a été de 20%. Le taux de la malnutrition aiguë était de 36% des gestantes. La prévalence de l'anémie a été de 42%. Nous avons noté que 7.1% des 42 gestantes avaient ne anémie sévère. Le niveau socio-économique des gestantes était bas à 59% des cas et leur score de diversité alimentaire était pauvre à 78% des cas. En fin de grossesse, l'évolution pondérale des gestantes a été insuffisante. Sur les 97 femmes qui avaient accouché, 79 femmes soit 81.4% ont eu un gain pondéral insuffisant.

Les 97 gestantes ont donné naissance à 100 nouveau-nés. Le taux d'hypotrophie était de 26% et le gain pondéral insuffisant des gestantes pendant la grossesse était associé à un faible poids de naissance avec une différence statistiquement significative (p.<0,001). 86 nourissons (soit 86%) était nourris au sein au début mais par la suite. 11 nourrissons ont été mis sous alimentation mixte. Les difficultés rencontrées par les mères étaient soit une montée laiteuse insuffisante à 24.6% ou le non respect de l'horaire de téter à 28%. Le coût du lait artificiel était jugé exorbitant par 28,6% des cas. Pour les 11 cas d'alimentation mixte, les causes de la conversion étaient soit la peur de la stigmatisation pour 5 nourrissons, soit la montée laiteuse insuffisante pour 6 nourrissons. A l'âge de 3 mois, 34.3% avaient une insuffisance pondérale.
La malnutrition des mères au début de la grossesse a une influence significative sur l'évolution pondérale des nourrissons nourris au sein exclusivement (p<0,02).