Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du diplôme de Master Complémentaire en droits de l'homme et résolution pacifique des conflits

Depuis son indépendance, le Burundi est entré dans une crise sociopolitique. La lutte pour le pouvoir a dégénéré à plusieurs reprises en de guerres cycliques entraînant ainsi une violation massive des droits de l’homme. Grâce à l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi de 2000, soutenu et accompagné par la communauté internationale, une opportunité d’arrêter ce cycle de violences s’est ouverte. Toutefois, la gestion de la période post-conflit s’avère un travail aussi complexe que délicat. C’est dans cette optique que des mécanismes de gestion de la période post-conflit ont été prévus par cet Accord. Parmi ces mécanismes, on souligne ceux de la justice transitionnelle.
En effet, un pays sortant d’un conflit violent, étant encore fragile, ne peut garantir une protection efficiente des droits de son peuple. Beaucoup de victimes se voient souvent refuser leurs droits à la justice équitable. C’est dans cette perspective de veiller au respect des droits de l’homme que de nombreuses organisations non-gouvernementales se sont investies pour appuyer le pays dans la mise en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle. La question centrale de notre recherche étant de savoir si les actions entreprises par ces acteurs non-étatiques répondent efficacement aux enjeux et défis de la Justice transitionnelle au Burundi. Partant d’Impunity Watch, une organisation qui s’est donnée pour mission de lutter contre l’impunité et d’aider les victimes des guerres dans leurs réclamations de justice, nous avons pu identifier et analyser la contribution des organisations non-gouvernementales dans la mise en œuvre des mécanismes de la justice transitionnelle au Burundi. Comme résultat de ce travail, nous avons trouvé qu’Impunity Watch apporte un appui dans le processus de justice transitionnelle au Burundi en mettant un accent particulier sur la lutte contre l’impunité, la promotion de la participation des victimes en ce processus, en y intégrant une approche transformatrice en matière de genre pour sensibiliser les femmes aux mécanismes de justice transitionnelle et à leur rôle en matière de la transformation des conflits.
Cependant, afin de garantir une bonne réussite du processus de justice transitionnelle en vue d’atteindre une réconciliation nationale, Impunity Watch devrait non seulement accompagner des victimes qui réclament justice, mais aussi promouvoir un « vivre-ensemble ».