Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de licencié en pédagogie Appliquée, Agrégé de l'enseignement secondaire en biologie

Dans le but de contribuer à la connaissance de l'ichtyofaune et son exploitation dans les rivières intérieures,une étude a été menée dans une partie de la rivière Nyakijanda située en commune Itaba (province Gitega) sur une période de 6 mois (de juillet 2016 à janvier 2017). Au total 3 sites ont été choisis de l'amont à l'aval et l'échantillonnage des poissons a été faite une fois le mois dans chacun de ces 3 sites.
L'étude a montré que la profondeur,la transparence et la vitesse du courant de l'eau varient suivant les mois et les sites. Les plus basses profondeurs ont été enregistrées de juillet à octobre (mois de saison sèche) tandis que les pics le sont en novembre (mois de pluies). Les coefficients de variation entre les sites sont compris entre 35,96% et 42,54%. De même les faibles vitesses du courant de l'eau ont été enregistrées de juillet à octobre et varient de 0,25 m/sec à 0,48m/sec suivant les sites tandis que les pics de 0,65m/sec ont été enregistré en novembre.

Par contre, les valeurs maximales de la transparence de l’eau (comprises entre 22 et 30 cm) ont été enregistrées en octobre tandis que les valeurs minimales se situent entre 5 et 7,5 cm en novembre suivant les sites. Concernant l’ichtyofaune, l’étude a permis d’inventorier un total de 9 espèces des poissons réparties en 6 familles. L’évolution temporelle de l’ichtyofaune a montré que la richesse spécifique varie peu suivant les mois, soit entre 7 et 9 espèces sur l’ensemble de la période d’étude.
L’espèce Labeo sp semble être la seule espèce exclusive au mois de juillet .Toutes les espèces à l’exception de l’Amphillius jacksonii,Labeo victoriamus et Labeo sp apparaissent tous les mois.
En effet, parmi les 9 espèces de poissons inventoriées, 8 espèces (soit 88,88%) de la richesse spécifique sont communes aux trois sites choisis et une seule espèce Labeo sp est exclusive à Mubaci. Les 4 engins de pêche, tous appartenant à la pêche coutumière ont été caractérisés .Il s’agit de la pêche à la ligne simple, à la nasse, au filet maillant dormant, au filet moustiquaire.
C’est la pêche au filet moustiquaire qui a permis de capturer toutes les espèces de poissons inventoriées. Il s’agit d’un engin de pêche sélectif contrairement à la pêche à la nasse qui est la plus sélective car n’ayant capturé qu’une seule espèce durant toute la période d’étude.
Parmi ces 4 engins de pêche, la pêche au filet moustiquaire est nuisible à la vie aquatique à cause des fines mailles des filets utilisés. L’étude a également montré que les poissons de la zone d’étude sont surexploités si on considère les tailles minimales inférieures ou égales à 4 cm observées même pour les poissons pouvant atteindre de grande taille. Ces tailles sont 1,5 cm ;2 cm ; 3 cm ; 4cm respectivement pour les espèces Barbus apleurogramma,Labeo victorianus,Amphilius jacksonii,Synodontis ruandae,Clarias gariepinus et coecomastacembellus frenatus. Crtaines espèces de grandes tailles ont également pu être pêchées.
Il s’agit de coecomastacembellus frenatus et clarias gariepinus avec des tailles respectives de 48 cm et 37 cm. Certaines actions anthropiques (notamment l’agriculture et l’élevage qui se pratiquent aux bords de la rivière sans aucun respect des dispositions du code de l’eau du Burundi) sont à l’origine des éboulements altérant la qualité de l’eau de la rivière (d’où sa couleur brune).
Pour terminer, il a été recommandé aux autres chercheurs d’étendre la présence étude sur une période de toute l’année et aussi sur les autres rivières non encore étudiées.