Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l' obtention du grade de licencié en langue et littérature françaises

Résumé,

Etymologiquement, le mot "absurde" vient du latin "absurdus" qui signifie "dissonanté. C'est, selon Cicéron in De Oratore III, 41, ce qui est contraire et échappe à toute logique ou qui ne respecte pas les règles de la logique. Cette notion illustre le désarroi de l'homme, étranger dans un monde dont il ne saisit plus le sens.

En effet, Iohann Moritz quitte sa famille et va vivre dans des camps de concentration sous un ordre de réquisition, comme on réquisitionne les vivres ou les animaux de portage. Il y demeure malgré ses réclamations de tout temps et malgré aussi les réclamations que font le prêtre. Alexandru koruga et Traian Koruga en sa faveur. Ceux-ci finiront à leur tour à le rejoindre en prison, sans être coupables, et continueront vainement à plaider pour leur libération face à une autorité déshumanisée, automatique et insensible aux cris de l'homme. Les prisonniers se détériorent au jour et vivent, sans s'en rendre compte, "La Vingt-cinquième heure", "une heure qui, selon Virgil Gheorghiu, est une heure après la dernière, l'heure où il est trop tard pour être sauvé, plus tard pour mourir, trop tard pour vivre". Plus tard, quand ils auront été conscients de la situation absurde qu'ils vivent, les trois personnages choisissent des voies différentes. Le prêtre meurt dans une tente servant d'église.
De son côté, Traian Koruga décide de combattre pour tous ses moyens et finit par se suicider, une des attitudes d'un homme absurde selon Albert Camus, tentant de trouver la solution face à l'absurdité de la vie, tandis que Moritz finit par être libéré. Avec sa famille, il s'engage comme volontaire dans l'armée américaine pour tenter d'échapper à l'hostilité ambiante.