Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master en Journalisme

RESUME
En général, le présent travail a prouvé que la synergie pour les élections communales de 2005 et celle de 2010 ont toutes connu un succès, mais que celle de 2005 a été mieux réussie que celle de 2010. Bien évidemment, les médias seuls ne peuvent pas garantir une élection libre, équitable et apaisée, mais ils peuvent contribuer dans la prévention des violences et des fraudes électorales.
Comme le présent travail l’a démontré, à part l’ABP et la Télévision nationale, la synergie des médias de 2005 concernait les radios essentiellement. Mais en 2010, tous les médias audiovisuels ainsi que la presse écrite ont adhéré à la synergie. Les organisateurs de la synergie pensaient que cela pouvait être une meilleure méthode pour accéder à l’information, de la donner en temps utile aux auditeurs afin d’éviter que les gens écoutent des rumeurs.

Pourtant, le présent mémoire a montré que cette organisation pléthorique n’a pas facilité l’accès et la diffusion de l’information. Nous constatons que la synergie des médias de 2010 aura connu un recul sur les acquis de la synergie de 2005. La principale valeur ajoutée était le fait d’avoir réussi de travailler ensemble.
Cela étant, la synergie des médias pouvait jouer un rôle déterminant en ce sens que l’information immédiate est un véritable miroir du cycle électoral. Dans la manière dont la synergie de 2010 a été préparée, ce travail a montré que la synergie n’avait pas prévu un dispositif d’information autre que la présence du journaliste sur terrain. Il fallait nouer les contacts avec des personnes sur les bureaux de vote, comme les agents de la COSOME, pour avoir de l’information, soit en appelant, soit en se faisant appeler.

Quant à la couverture, alors que la synergie de 2005 s’était contentée à couvrir les scrutins, la couverture des élections de 20110 concerne les campagnes électorales mais aussi des productions autres que les journaux. Cependant, alors que la synergie de 2010 devait être la version améliorée de celle de 2005, présent travail a démontré que la couverture du processus électoral est restée plus partielle malgré les moyens financiers pourtant importants par rapport à ceux de 2005(deux communes par reporter alors que c’était 1 reporter par commune en 2005).

Au niveau du traitement de l’information, le présent travail a prouvé que la synergie des médias a insisté sur la dénonciation des fraudeurs pour dissuader toute tentative de fraude aux différentes étapes du déroulement du scrutin (le vote, le dépouillement, la centralisation des résultats, la proclamation). Mais là aussi, nous avons montré que les journalistes se sont substitués aux observateurs alors qu’il fallait faire du journalisme pouvant animer un débat contradictoire autour des élections, en donnant la parole à beaucoup de citoyens de tendances politiques diverses et de catégories socioprofessionnelles différentes.

Ce travail a montré que la synergie a été sensible au conflit en ne donnant pas assez d’espaces aux partis contestataires des résultats des communales. Les gestionnaires de la synergie des médias pensaient qu’ils pouvaient facilement ouvrir la boîte de Pandore, mais le professionnalisme exigeant l’impartialité et l’accès équitable aux médias, ces acteurs qui avaient préféré jouer la politique en dehors du processus électoral avaient droit d’accéder à la synergie. Ainsi, le présent travail a prouvé que la fonction démocratique l’a emporté largement sur la fonction journalistique, ce qui fut particulièrement dommageable en 2010, où la Synergie n’avait qu’une chose à faire après les communales : faire toute la lumière sur la validité de ce scrutin.