Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Histoire.
Option : Science politique

RESUME

Ce mémoire portant sur la crise de 1972 dans la province de Gitega a été subdivisé en trois chapitres précédés d'une introduction générale et suivis d'une conclusion générale. Au cours de ce traail, nous avons montré comment était la province de Gitega avant ladite crise, en comparaison avec l'actuelle province de Gitega.

Ainsi, le conflit entre l'intelligentsia Hutu et Tutsi commença à s'exploser depuis 1965 et 1969 et atteignit le sommet en 1972 où même la masse laborieuse n'a pas été épargnée. Les confessions réligieuses n'étant pas aussi épargnées, car vingt et un de ses membres furent assassinés. Les missionnaires qui défendaient et secouraient les personnes en danger étaient accusés par le pouvoir de participation aux événements. Par contre, la hiérarchie des confessions réligieuses notamment les Evêques Catholiques, était accusée par les victimes et certains observateurs nationaux et internationaux d'avoir soutenu, défendu et légitimé les exactions du pouvoir de Micombero. Ces accusations portent sur les messages qu'ils ont sortis lesquels ont été annexés au travail. Pourtant, on y trouve certains passages d'appel à la fin de la violence, à l'unité, à la reconciliation, au respect de la dignité de la personne et de ses biens. Par ailleurs, les drames humains qui se sont déroulé au Burundi ont entraîné l'exil plus ou moins volontaire de centaines de milliers de personnes. Des centaines de milliers de Hutu ont été arrêtés, emprisonnés, massacrés et jetés dans plus de 24 fosses communes que nous avons pu identifier dans six lieux différents. Du point de vue relationnal, la plupart des Burundais en général et des habitants de Gitega en particulier vivent dans un climat de suspicion et de méfiance.

Les mémoires empêchées se nourrissent de souvenirs exclusifs vis-à-vis des autres. On revendique pour soi les drames et on ne veut pas reconnaître à l'autre son possible statut de victime. La question de la mémoire est très urgente car les pouvoirs de lors avaient imposé le silence aux mémoires meurtries. Ils avaient continué de prescrire ce que devait dire l'histoire du passé. Les souffrances provoquées par les violences politiques sont intériorisées, renvoyées à l'intime et exposée au ressentiment. Les massacres, les guerres dans notre pays avaient provoqué l'exacerbation des tensions mémorielles.

Par ailleurs, notre travail était constitué d'une importante partie documentaire, qui a consisté en la réunion d'un échantillon aussi évocateur que possible des sources disponibles, qu'elles soient orales ou écrites.