Nous avons réalisé une étude rétrospective au CHU de Kamenge dans le service de chirurgie avec comme objectif de donner une contribution à l'étude des fractures du massif trochantérien. L'étude a été faite sur une période de 8 ans c'est-à-dire du 1er janvier 2002 au 31 décembre 2009.

Durant cette période, 65 patients ont été hospitalisés pour fracture du massif trochantérien ; soit une fréquence de 4,38% par rapport à l'ensemble des admissions hospitalières pour fractures diverses.

Il s'agit d'une fracture essentiellement du sujet âgé. La classe d'âge la plus touchée est celle des gérontins (60-74 ans) avec 30,76%. L'âge moyen de nos patients est de 59,58 ans avec des extrêmes de 2 à 98 ans. Une prédominance masculine s'observe avec un sex-ratio Homme Femme de 1,03/1.

La majorité des cas sont originaires de la Mairie de Bujumbura ; soit 46,15% par rapport à d'autres provinces du Burundi. Le délai moyen de consultation est de 4,1 jours avec des extrêmes allant de quelques heures à 18 jours. Le délai moyen entre la date de consultation et la date d'intervention chirurgicale est de 39 jours avec des extrêmes allant d'une journée à 89 jours.

La radiographie de face du bassin et de profil de la hanche traumatisée est l'examen clé pour le diagnostic. La fracture pertrochantérienne simple est le type anatomopathologique dominant. Elle concerne dans notre séie 36,92%.

La chute et l'AVP sont les étiologies les plus retrouvées et représentent respectivement 61,53% et 26,15%. Le mécanisme indirect vient en premier lieu avec 63,07%. Le côté droit est le plus atteint dans les proportions de 58,46%.
Aucun cas d'atteinte bilatérale n'a été retrouvé.

Du point de vue thérapeutique, la traction transtibiale est largement utilisée avec un taux de 76,92%. La durée moyenne d'immobilisation est de 43,13 jours. L'ostéosynthèse a été utilisée dans 21,53% des cas par lame-plaque et dans 1,53% par vis-plaque. Le séjour moyen à l'Hôpital est de 71,96 jours avec des extrêmes allant de 7 9 221 jours.

Un taux de 1,53% de décès a été enregistré au cours de l'étude.

Les fractures du massif trochantérien reste une pathologie préoccupante vue ses complications postopératoires et de décubitus. La prise en charge doit être réalisée le plus rapidement possible afin de permettre une mobilisation précoce.
La rééducation est complément indispensable du traitement.