Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences de l'Education.

Ce mémoire rend compte d'une recherche réalisée auprès des femmes cultivatrices du milieu rural mariées légalement dont les maris sont encore en vie. Celles-ci ont été ciblées parce que dans la société burundaise, la femme est depuis longtemps exclue dans la gestion du patrimoine familial. Si quand bien même la loi égalise les époux dans le mariage et ne tolère pas les abus du mari dans l'exercice de son pouvoir au sein de la communauté conjugale, certaines femmes burundaises ignorent encore leurs droits dans le mariage. En effet, en cas de dilapidation du patrimoine familial de la part de certains hommes, il y a des femmes qui n'osent le dénoncer que très rarement à la justice.

Les résultats de la recherche nous ont révélé que les femmes subissent une certaine discrimination en matière de gestion du patrimoine familial sous divers prétextes. Ainsi, elles sont méprisées et sous-estimées par leurs maris soit disant que les femmes n'ont pas assez d'intelligence pour assurer la gestion et l'administration du patrimoine familial. Cependant, certains hommes abusent de leur considération familiale en dilapidant le patrimoine familial dans des choses qui sont de nature de bafouer les droits de la femme et des enfants. Ainsi, ils peuvent gaspiller les biens familiaux en se livrant à l'ivresse et ou à la délinquance sexuelle ainsi qu'au concubinage. Cela a des conséquences néfastes sur la vie du couple mais aussi sur l'éducation et la santé des enfants. Bref, si le mari se livre à la débauche, il peut être atteint du SIDA et d'autres infections sexuellement transmissibles et par conséquent toute la famille peut en être victime. Cela peut provoquer des querelles entre les conjoints qui vont jusqu'à provoquer la dislocation du couple conjugal. Et si le mari se livre à l'ivresse, il devient irresponsable et la femme assure seule l'éducation des enfants. Etant dans l'incapacité de subvenir à tous les besoins fondamentaux de ses enfants, ces derniers se trouvent obligés d'abandonner l'école. Par conséquent, ces enfants deviennent des délinquants.