La problématique de prise en charge des journalistes de la RTNB des reportages sur terrain
Published by : Université du Burundi, Chaire UNESCO, Master Complémentaire en Journalisme (Bujumbura ) Physical details: 49 f. 30 cm. Year: 2013Item type | Current location | Call number | Copy number | Status | Date due | Barcode |
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Bibliothèque de l'Ecole doctorale | 070 NGE. P. (Browse shelf) | 1 | Not for loan | 5090000024323 | |
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Bibliothèque de l'Ecole doctorale | 070 NGE P EX 2 (Browse shelf) | 1 | Not for loan | 5090000024330 |
Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme de Master Complémentaire en Journalisme
RESUME DE MEMOIRE
En choisissant de travailler sur ce sujet, nous avons été inspiré par le fait que les ministères, les organisations gouvernementales, les entreprises publiques ou privées, les ONG, les organismes du système des nations unies, sollicitent le plus souvent les journalistes de la RTNB pour la couverture de leurs activités, et acceptent même de leur payer le déplacement et/ou les frais de mission. Les responsables de ce media public et même les journalistes ne résistent pas, même si on constate que le reportage n’est pas intéressant sur le plan information- éducation du public pour lequel on est sensé travailler. Les journalistes se pressent pour les missions prises en charge, histoire d’argent. A ce niveau, deux questions se posent : la première est de savoir si dans les conditions de prise en charge par les partenaires externes, les journalistes de la RTNB ne se voient pas obligés de faire autre chose que du journalisme. En d’autres termes, l’argent au service de l’information à la RTNB, qu’en est-il de l’indépendance du journaliste, de sa crédibilité et de son honneur ? L’autre question que nous nous sommes posés était de savoir que si de telles pratiques se généralisent, la RTNB ne risque pas de se transformer en une machine de propagande de la pensée du marché, c’est-à-dire un espace de publicités déguisées à la place des tranches d’information. Ces précédentes questions nous ont conduit à formuler deux hypothèses qui étaient d’ailleurs notre fil conducteur:
1ère Hypothèse : Dans une situation dominée par la puissance de l’argent, le journaliste se trouve confronté à des défis d’ordre déontologique tels que l’objectivité et la rigueur.
2ème Hypothèse : La prise en charge financière des journalistes de la RTNB les amène à se sentir redevable au donateur et à orienter l’information en sa faveur.
Notre travail proprement dit est subdivisé en trois chapitres de longueur variable. Le premier traite des conditions générales de travail à la radio télévision nationale du Burundi. A travers ce chapitre, nous avons constaté que les journalistes de la RTNB sont soumis aux rudes conditions de travail sans salaire motivant ; ce qui les pousse à faire des activités parallèles comme l’enseignement, le commerce ou les consultances. Ce contexte professionnel peu épanouissant fait que les journalistes soient prêts à toute offre, y compris celles qui mettent en danger leur profession.
A travers le 2ème chapitre, nous avons constaté que la majorité des sujets traités au cours de la semaine considérée ne dépassent pas la limite de Bujumbura, la capitale. En dehors de celle-ci, les journalistes doivent être pris en charge par les organisateurs. Cela est dû au souci de la RTNB de limiter les dépenses dans un contexte de pénurie budgétaire. Ce chapitre aura donc prouvé que les commandes de sujets de reportage par les partenaires externes dominent ceux proposés par les journalistes des deux départements de la RTNB.
Le troisième et dernier chapitre traite de la prise en charge et la pratique professionnelle. En effet, dans les conditions de prise en charge, nous avons constaté que la parole des journalistes n’est pas totalement libre à cause de l’argent reçu et des relations qui se créent entre ces professionnels des médias et les maîtres des cérémonies. Ce qui nous pousse à conclure que ce média public ne diffuse parfois que les produits jugés par leurs auteurs et commanditaires comme attractifs, où la séparation entre information, communication, mise en spectacle, publicité ou divertissement n’est pas aussi nette qu’on le souhaiterait. Les informations fournies sont souvent approximatives, avec un intérêt porté aux organisateurs plutôt qu’au public : ce qui confirme nos deux hypothèses. Cependant, même si nos deux hypothèses ont été confirmées, nous reconnaissons que nous n’avons pas épuisé tout le sujet. Nous espérons que d’autres chercheurs nous emboîteront le pas en abordant des sujets plus proches. Par exemple, une étude du genre mais qui porterait sur les médias privés serait d’une importance capitale.
Stany NGENDAKUMANA
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