Services écosystèmiques des forêts de montagnes : perception des communautés environnantes du parc national de la Kibira, Burundi
/ Gaelle Ndayizeye.
. - Bujumbura : Université du Burundi, Faculté des sciences, Département de biologie, 2020
. - X-59f. ; 30 Cm.
Mémoire présenté en vue d'obtenir de diplôme de Master en Biologie des organismes et écologie.
RESUME Sous les tropiques, les forêts de montagne offrent de nombreux services aux communautés environnantes, qui peuvent pénétrer dans les zones protégées pour en profiter. Notre recherche étudie comment différents groupes sociaux, Twa et Autres/Agriculteurs incluant Hutu et Tutsi, ainsi que les groupes régionales (Imbo et Mugamba), perçoivent et valorisent le Parc National de Kibira (PNK). Nous avons procédé à une évaluation des services écosystémiques (SE) par le biais de 25 groupes de discussion (GD), dont dix GD des Twa et quinze GD des Autres dans trois secteurs du PNK, Rwegura, Teza et Musigati. Ces communautés appartenaient également à deux régions naturelles dont 14 GD pour la région d’Imbo et 11 pour la région de Mugamba. Les résultats de notre étude révèlent que les Twa ont identifié beaucoup de services écosystémiques forestiers (29) alors que les Autres n’ont identifiés que 25 services écosystémiques. Les Twa ont classé les légumes sauvages parmi les services écosystémiques forestiers les plus importants. Ils montrent également une forte dépendance et une forte identité à la forêt, qu'ils appellent "leur maison". Les Autres classent la régulation du microclimat comme le plus important service de la forêt, et montrent également une forte dépendance à la forêt. Les deux groupes ont identifié de nombreuses espèces utilisées pour différents services d'approvisionnement, mais les Twa ont identifié plus d’espèces alimentaires et de plantes médicinales pour les humains. L’analyse factorielle des composantes a montré que l’identification des services écosystémiques ne varie pas beaucoup en fonction des groupes sociaux et/ou des régions car il est faible (26,44 %). L’analyse de la variance (Anova) a été faite pour comparer les espèces végétales forestières identifiées selon les groupes sociaux (Twa d’un côté et Autres d’un autre) et les régions naturelles (Imbo et Mugamba). Notre étude aide à comprendre la raison pour laquelle les Twa continuent de pénétrer dans ce parc quotidiennement. Nos résultats aident également à suggérer des stratégies alternatives pour aider les communautés locales et pour une meilleure gestion du parc. La protection des zones naturelles est l'outil le plus important dont nous disposons pour la conservation des espèces et des habitats, mais pour garantir leur efficacité et leur durabilité, il faudrait tenir compte des besoins et de la culture des communautés environnantes.