La place de la victime dans la chaîne pénale en droit burundais
/ Gertrude Ndayipfukamiye
. - Bujumbura : Université du Burundi : Chaire UNESCO : DESS en droits de l'homme et résolution pacifique des conflits , 2016
. - 104 f. ; 30 cm.
Travail de fin d'études présenté en vue de l'obtention du DESS en droits de l'homme et résolution pacifique des conflits
RESUME Sur base du droit international qui recommande aux Etats de prendre des mesures pour assurer la protection des victimes et leurs prises en charge malgré la divergence de points de vue des législations des Etats concernant le statut de la victime dans le procès pénal, nous avons voulu voir la place que notre pays accorde aux victimes d’infraction au sein de la chaîne pénale. Trois groupes de pays ont été identifiés selon la place qu’ils donnent à la victime dans le procès pénal et notre pays se situe dans le groupe des pays du droit continental qui accordent une place de choix à la victime puisqu’il lui reconnaît la qualité de partie au procès. Cependant, la situation de la victime en droit pénal burundais peut être considérée comme alarmante. Elle est laissée dans la vulnérabilité dans laquelle l’infraction lui a soumis. En effet, aucune aide gratuite n’est prévu en sa faveur : l’Etat n’assiste pas matériellement lesvictimes qui ont subi des dommages corporels et celles qui sont affectées psychologiquement alors qu’il est le garant de leur sécurité ; elle n’est pas aussi protégée que son agresseur : ses droits ne sont pas aussi étendus comme ils le sont pour les délinquants, il s’observe une insuffisance des mesures visant à protéger les victimes et les témoins contre les éventuelles représailles ou les intimidations qui peuvent émaner des auteurs d’infractions ou de leurs proches,elle manque cruellement l’information dont elle a besoin pour demander la réparation du préjudice subi alors que les personnes poursuivies sont obligatoirement informés de leurs droits etc. Ces lacunes juridiques influencent énormément les praticiens du droit qui se montrent compréhensibles aux délinquants et réticents face aux victimes. Quant aux défenseurs des droits de l’homme, ils focalisent leur attention beaucoup plus aux agresseurs qu’aux victimes dans la distribution de leurs services en matière d’information, de conseils et d’assistance légale aux personnes vulnérables.