Contribution à l' étude de l' impact des activités de reboisement des domaines publics au Burundi durant la période de 2000 à 2011
/ Jacques Banyaka ; Vénérand Ndorere et Herménégilde Niyonzima, directeurs
. - Gitega : Université du Burundi, Institut Supérieur d' Agriculture, 2014
. - VIII-57 f. ; 30 cm.
Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l' obtention d' Ingénieur industriel
RESUME
Pour apporter une contribution sur la connaissance de l'impact des activités de reboisement réalisées depuis 2000 à 2011, nous avons initié une étude qui permettra d'analyser la situation actuelle, les tendances et les points forts du secteur forestier au Burundi intitulée "Contribution à l'étude de l'impact des activités de reboisement des domaines publiques au Burundi durant la période 2000 à 2011".
Ainsi pour mener à bon port notre travail, les documents des institutions publics et des ONG impliquées dans le domaine de l'environnement ont été consultés. Aussi des interviews avec la population regroupée au sein des associations ou groupements de production des plants visités ont complété nos investigations. Pour estimer la quantité des plants produit, plantés et les superficies réalisées, nous retenons les normes du programme national de réboisement de : 1225 plants forestiers ; 500 plants agroforestiers et 250 plants fruitiers par hectare. Pour la plantation le long des routes, on a retenu 1 plant tout les 10 mètres. Les dépenses dès la production des plants en pépinière à la plantation peuvent coûter 175 Hj. Le coût de la main d'oeuvre équivaut à 1500 Fbu / Hj soit en moyenne 250.000 Fbu par hectare. Le potentiel de la production en volume est de 12 m²/ha/an en moyenne et la consommation du bois dans le pays reflète la moyenne de : 0,9 m²/ha/an (bois de feux) ; 0,075 m²/ha/an (bois de service) et 0,015 M²/hab/an (bois d'oeuvre).
Au cours de notre étude, nous avons répertorié plusieurs organisations nationales et internationales qui ont été présenté dans le secteur rural pour développer le patrimoine forestier. Selon nos résultats, environ 168.405.810 plants forestiers sont plantés couvrant une superficie d'environ 139.463 hactares. Le taux de couverture forestière est de 6,7%. Comme le pays compte déjà un total de 208.000 ha de couverture forestière, il ne resterait plus à faire qu'une tranche de 156.537 ha pour porter le taux de couverture à 20 % de la superficie totale du territoire correspondant à 504.000 ha selon le symposium forestier de 1982. La demande en bois d'energie et de service tournera autour de 15.463.000 m² alors que l'offre sera de l'ordre de 3.539.200 m². Le déficit sera estimé à 11.923.800 m². La ressource forestière représentera plus de 600.000 HA EN 2020 SOIT 16.000.000 m² de bois sur pied à condition que le pays continue à financer le réboisement. A la même période, les estimations concernant la demande en bois seront de l'ordre de 15 millions m² de bois sur pied. Les ressources financières des activités de reboisement toutes provenances confondues ont fort varié chaque année pour atteindre jusqu'à 6.856.077.938 x 10 Fbu soit 442.456.641.2 $US puis que les interventions extérieures au total s'élevent à 6,766.530.244 x 10 Fbu soit 436.550.338,3 $US et le budget national accordé au reboisement est de 9.154.769.439 Fbu. Une valeur de 1.141.575.192 Fbu entrant au trésor public équivaut à 12,46% du budget concentré par l'Etat au cours des campagnes sylvicoles de 2000 à 2011. La main d'oeuvre totale durant ces 10 années est de 21.691.820 Hj ce qui injecte dans les ménages des zones d'intervention une somme équivalant à 36.144.005.625 Fbu. A la fin, partant des résultats de notre travail, des craintes sont émises quant à l'évolution et au dév eloppement de la couverture forestière au Burundi. Sous la croissance démographique, la pression sur les ressources forestières, l'incohérence des politiques de développement rural et les financements inconséquents qui y sont consacrés constituent les causes fondamentales de la dégradation des forêts. Les boisements sont également victimes de la surexploitation, les feux de brousse, les coupes illicites. Ce qui empêche d'atteindre totalement les buts assignés aux activités de reboisements. Un cri d'alarme a été lancé à toures les parties prenantes pour éviter que le pire n'arrive.