Analyse des déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de Kirimiro (1990-2012)
/ Jules Baranderetse, : Dr Ir Nicodème Nimenya, directeur
. - Bujumbura : Université du Burundi, Faculté des Sciences Economiques et Administratives, 2014
. - X-73 f. ; 30 cm.
La présente étude a pour but de mettre en relief les déterminants de l'offre du café dans la région naturelle de KIRIMIRO et plus spécifiquement dans les six communes les plus productrices de cette culture. Sur le plan méthodologique, le travail repose sur une combinaison d'approches qualitative et quantitative. Sur le plan qualitatif, des enquêtes microéconomiques organisées dans la zone d'étude (échantillonnage aléatoire consituté de 60 ménages à raison de dix ménages par commune) montrent que les caféicultureurs sont sensibles aux variables suivantes : prix du café, prix des cultures concurrentes du café (haricot, banane et maïs) et la quantité d'ure utilisée.
Une analyse économétrique dérivée de la fonction de production de type Cobb-Douglas montre que les variables : le prix réel du café décalé d'une et de deux périodes, précipitations, quantité d'urée utilisée, prix de la banane de l'année en cours et décalé de deux périodes, prix du haricot et du maïs de l'année en cours, prix du maïs décalé de ldeux périodes : expliquent de manière significative l'offre du café dans notre zone d'étude. A ce sujet, la gouvernance de la filière café n'a pas été omise. Ainsi, une variable dichotomique prenant la valeur 1 quand la filière était sous l'autorité de l'OCIBU et 0 sous l'autorité de l'ARFIC a été incluse dans les régresseurs. Il est attendu qu'avec l'éclatement de l'ancien OCIBU en Intercafé-Burundi (rôle opérateur) et ARFIC (rôle régulateur), les agriculteurs sont mieux positionnés pour défendre leurs intérêts. Les caféiculteurs représentés en effet à hauteur de 50% dans l'Intercafé-Burundi, pourraient assurer un meilleur partage de surplus le long de la chaine d'offre du café (CNAC 2011). Un meilleur prix payé aux producteurs étant certes un véritable incitant à l'augmentation de la production caféicole.
Au terme de cette étude, les variables clés qui servent de léviers sur lesquels les intervenants dans la filière café devraient jouer pour remorquer l'offre de cette culture qui rapporte plus de 80% des recettes d'exportation à l'Etat sont : le prix réel au producteur du café, les prix des cultures concurrentes du café (banane, haricot et maïs) et quantité d'urée utilisée. L'analyse économétrique montre par contre que les variables : pesticides, superficies emblavées et gouvernance de la filière café n'exercent pas d'effet significatif sur l'offre du café.
Nous proposons aux gestionnaires de la filière café de réduire les circuits de commercialisation afin de majorer la part du surplus qui revient aux producteurs et de tenir en considération les fluctuations des prix des principales cultures concurrentes du café dans la fixation du prix au producteur de cette boisson tropicale.
Mots clés : ARFIC, Cobb-Douglas, Elasticité, Intercafé-Burundi, Offre.